Présidentielle en RDC : la Cour constitutionnelle ré-invalide, l’opposition ré-agit

5 septembre 2018

Présidentielle en RDC : la Cour constitutionnelle ré-invalide, l’opposition ré-agit

Par Jean-Hilaire Shotsha

La Cour constitutionnelle a rendu, lundi 3 et mardi 4 septembre 2018, les arrêts sur les contentieux des candidatures après les recours introduits notamment par les candidats à la présidence de la République dont les dossiers ont été invalidés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Sur les six candidats recalés, la Cour a réhabilité deux (Samy Badibanga et Marie-Josée Ifoku) et a « ré-invalidé » quatre autres : Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito, Antoine Gizenga et Jean Paul Moka.

Les réactions de l’opposition

« Après la CENI, la Cour Constitutionnelle démontre son instrumentalisation en excluant Jean-Pierre Bemba et Adolphe Muzito. Pas de surprise mais pas de découragement ! L’opposition doit se mettre ensemble pour faire échec au plan de confiscation des élections par Kabila » , a réagit à chaud Moïse Katumbi, président de la plateforme Ensemble sur Twitter.

https://twitter.com/moise_katumbi/status/1036899142210134016?s=19

Pour l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), ces invalidations visent à diviser l’opposition.

« Le moins que l’on puisse dire est que ces arrêts ont obéi au schéma de la majorité présidentielle devenue FCC et sont faits à dessein pour priver Messieurs Jean-Pierre Bemba et Adolphe Muzito de leurs droits d’éligibilité afin d’espérer la division de l’opposition », regrette le parti de Vital Kamerhe dans un communiqué.

L’UNC dit réaffirmer sa solidarité avec tous ses partenaires de l’opposition quoi qu’il arrive. « Ensemble, l’opposition évitera au peuple congolais la succession familiale du pouvoir et lui assurera la vraie alternance démocratique », précise le communiqué.

Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) remet en cause la neutralité de la Cour constitutionnelle.

«Le MLC constate l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire en général et de la cour constitutionnelle en particulier qui rend des arrêts sur commande politique qui dénaturent le système légal, mettant ainsi en danger la suite du processus électoral », dit la secrétaire générale Ève Bazaiba dans une déclaration faite mardi 4 septembre, soutenant les propos de Bemba qui a affirmé que la CENI et la Cour constitutionnelle sont “aux ordres du pouvoir”.

Après l’invalidation des candidatures d’Adolphe Muzito et de Jean-Pierre Bemba, Freddy Matungulu, candidat à la présidentielle du 23 décembre, a appelé l’opposition congolaise à une large évaluation du processus électoral.

« Face à ce sombre tableau, j’appelle à une large évaluation de l’ensemble du processus électoral par l’opposition. Nous devons en effet définir une position commune quant à la suite du processus. L’Union demeure la seule clé de succès de notre quête pour l’indispensable alternance voulue par nos populations. Sans l’alternance, le chemin du travail bien fait et du progrès économique et social, que la « kabilie » a hermétiquement fermé, risque de ne plus jamais s’ouvrir pour notre pays », a dit le président du parti Congo na Biso dans un communiqué.

« Après la mise à l’écart de Moise Katumbi, ce développement éloigne un peu plus la nécessaire inclusivité du processus électoral. Bien plus, les invalidations écornent davantage un processus électoral déjà fortement handicapé par des financements insuffisants, l’obstination de la CENI à faire usage de la machine à voter rejetée par nos populations, un fichier électoral pipé, et une capacité logistique de déploiement du matériel électoral incertaine. J’en suis profondément préoccupé », a-t-il ajouté.

Chers opposants recalés, soutenez les amis qui concourent avec la MP. Tous, vous voulez l’alternance au pouvoir et cela sera possible si vous êtes unis.

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