Cireur de chaussures, un métier qui nourrit des familles à Kinshasa

Article : Cireur de chaussures, un métier qui nourrit des familles à Kinshasa
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24 septembre 2020

Cireur de chaussures, un métier qui nourrit des familles à Kinshasa

Par Jean-Hilaire Shotsha, avec Blog du citoyen.

Certains cireurs sont ambulants et les autres se trouvent en centre-ville, au carrefour de Victoire, au rond-point Ngaba et à d'autres endroits les plus fréquentés.
Crédit photo : Blog du citoyen

L’artisanat constitue l’un des secteurs les plus importants de la vie socioéconomique des habitants de la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Il embrasse des milliers de Congolais. Parmi eux, les cireurs de chaussures, dont le secteur est en difficulté.

Les cireurs sont munis d’un sac au dos, d’une brosse à cirage en main et d’un morceau de bois servant de pose-pieds.
Crédit photo : Blog du citoyen

Munis d’un sac au dos, d’une brosse à cirage en main et d’un morceau de bois servant de pose-pieds, les jeunes circulent à travers les rues, les marchés de Kinshasa, tapant sur un coffre pour attirer l’attention des clients. Ces cireurs de chaussures sont pour la plupart âgés entre 18 et 30 ans. Certains parmi eux sont pères de famille : grâce à ce métier, ils la nourrissent et scolarisent leurs enfants. Certains sont ambulants et les autres se trouvent en centre-ville, au carrefour de Victoire, au rond-point Ngaba et à d’autres endroits les plus fréquentés.

Cireur de chaussures, de 5 h 30 à 19 h

Ils se lèvent tôt, vers 5 h 30 ou 6 h, pour arriver à leur lieu de travail. Ils y restent jusqu’aux environs de 17 h 30, voire 19h. La plupart d’entre eux habitent dans les quartiers périphériques de Kinshasa. Ce métier leur permet de gagner entre 10 000 et 15 000 FC par jour. Pour un tarif normal, les clients paient entre 300 et 500 FC.

« Je me suis lancé dans ce métier pour aider ma famille à trouver de quoi se nourrir. »

Aristote Lenga, âgé de 25 ans, a quitté l’école en cinquième des humanités suite à la mort de son père. Ce cireur rêvait de devenir avocat de renom mais hélas, le destin en a décidé autrement : « à la mort de mon père, explique-t-il, ma mère semblait perdue. La famille de mon père nous avait dépouillés de tout, en nous ravissant tout. Une année plus tard, je me suis lancé dans ce métier pour aider ma famille à trouver de quoi se nourrir« , se confie-t-il.

Junior, cireur âgé de 23 ans, s’est lancé dans ce métier pour soutenir sa famille. « À 19 ans, une copine est tombée enceinte, alors que j’étais en première année de graduat à l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Mon oncle, qui me prenait en charge, a décidé que j’arrête les études pour m’occuper de la grossesse de ma copine. Je n’avais pas de moyens pour survivre mais aussi prendre soin d’elle. Voilà pourquoi je me suis lancé dans ce métier« , fait-il savoir.

Gagner honnêtement sa vie

Anderson Kabeya, un cireur croisé Boulevard du 30 juin, déplore la délinquance chez les jeunes. Selon lui, grâce à ce métier de cireur, il est devenu financièrement indépendant et se satisfait du peu qu’il gagne.

Nombre de ces cireurs contribuent à aider leur famille au lieu de voler, braquer, commettre des actes de banditisme, etc. Ils gagnent honnêtement leurs vies sous le soleil radieux de Kinshasa.

Cependant, ce secteur connait des difficultés liées à la formation et à l’organisation des acteurs mais aussi au financement. Le métier est exercé par des amateurs : ces derniers n’ont aucune formation professionnelle dans le domaine. Les cireurs lancent ainsi un appel d’aide au gouvernement provincial et national.

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Commentaires

BALDE
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Je te souhaite le meilleur mon frère courage à nous