À Kinshasa, Freddy et Vital, deux jeunes sourds cireurs de chaussures

Article : À Kinshasa, Freddy et Vital, deux jeunes sourds cireurs de chaussures
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29 septembre 2020

À Kinshasa, Freddy et Vital, deux jeunes sourds cireurs de chaussures

À Kinshasa, être sourd ou muet, c'est vivre un calvaire. Freddy Mbuyi et Vital exercent le métier de cireur de chaussures.
Erichine, présidente de l’ONG JSA (Jeunesse Sourde Ambitieuse) échange avec Freddy (Photo Jean-Hilaire)

Avec Blog du Citoyen

À Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, être sourd ou muet, c’est vivre un calvaire. Les uns sont abandonnés à leur triste sort et pour les autres, la mendicité est devenue leur gagne-pain. Parfois, l’avenir de ces malentendants est souvent incertain. Alors que l’article 49 de la Constitution de la RDC, qui protège cette catégorie de personnes, stipule que « la personne du troisième âge et la personne avec handicap ont droit à des mesures spécifiques de protection en rapport avec leurs besoins physiques, intellectuels et moraux », l’application de cet article n’est pas encore effective sur le terrain.

Freddy Mbuyi et Vital sont deux jeunes sourds rencontrés aux enceintes de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Les deux exercent le métier de cireur de chaussures. Ils sont généreux et surtout ambitieux.

Âgé de 20 ans, Freddy Mbuyi est diplômé d’État en menuiserie. Il a aussi appris la langue des signes dans un centre d’alphabétisation spéciale pour les sourds. La situation financière de sa famille ne lui permet pas de faire autre chose que le métier de cireur de chaussures et de cordonnier. Par jour, nous dit-il, il peut gagner 3000 FC, soit 1.5$. 200, 300 à 500 FC, c’est le tarif normal que paie les clients.

Un avenir incertain

Le souci de Freddy est de perfectionner son travail de cireur de chaussures. Mais il rêve d’autres choses à l’avenir. « Je souhaite me lancer dans d’autres choses. Pour le moment je ne sais pas encore, je réfléchis d’abord« , s’est-il confié.

Contrairement à Freddy, Vital n’a pas appris la langue des signes. Il vit avec son père, qui est cordonnier. Il passe toute sa journée devant la paroisse Notre-Dame-de-la-Sagesse (NODASA), l’endroit où ce jeune malentendant travaille. Son visage n’est pas inconnu pour les habitués de l’UNIKIN.

Il a une audition très réduite. Il entend très difficilement. Son problème est qu’il ne connait pas le langage des signes. Et pour cause, son père refuse que son fils apprenne la langue des signes. Fidèle à son métier, dit-on, il arrive à son poste entre 6h et 7h pour rentrer le soir. Il rêve de devenir automobiliste.

Freddy et Vital appellent à l’aide du gouvernement et de personnes de bonne volonté pour les soutenir afin de concrétiser leurs rêves.

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