Discours sur l’état de la nation : la langue des signes, invisible comme d’habitude

Article : Discours sur l’état de la nation : la langue des signes, invisible comme d’habitude
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15 décembre 2021

Discours sur l’état de la nation : la langue des signes, invisible comme d’habitude

Par Jean-Hilaire Shotsha

Cela n’échappe à personne, depuis des années, tous les discours officiels ne sont pas traduits à la télévision par un ou une interprète en langue des signes. L’accessibilité réclamée par les sourds est loin d’être une réalité en République démocratique du Congo. Alors que, la Constitution du pays, dans son article 24, reconnaît à toute personne le droit à l’information.

En RDC, 15% des personnes vivent avec un handicap, 2.5% selon l’annuaire statistique nationale sont touchés par la surdité. Les personnes sourdes sont parmi les catégories de handicap physique incomprise dans la société, dont sa communication ne se caractérise jusque-là que par des signes (La langue des signes). Erichine Mbayo, présidente de JSA ONG (Jeunesse sourde ambitieuse) plaide pour l’interprétation en langue des signes des discours officiels pour que le discours atteigne les personnes sourdes.

« Ça va faire plus d’une fois que nous avons eu à présenter nos plaintes concernant la présence des interprètes en langue des signes. Nous remarquons que toutes communications officielles du chef de l’État depuis son accession au pouvoir ne se font jamais accompagnées d’un interprète en langue des signes. Les communications ne sont pas inclusives », indique Erichine Mbayo.

Et d’ajouter « Même quand il s’agit de la RTNC, on privilégie les langues nationales et on omet la langue des signes pendant qu’elle est aussi importante ».

Selon la présidente de JSA, lorsque la pandémie de Covid-19 a été déclarée et que les mesures barrières ont été présentées à la population, les personnes sourdes étaient parmi les dernières personnes à être mis au courant. Quand il a été question d’annoncer une communication sur la situation à Goma après l’éruption volcanique, la communication n’a pas été inclusive.

« Nous avons essayé de travailler à notre niveau sur une façon de communiquer à ces personnes toutes les communications. Mais, cela reste minime parce que non seulement nous ne touchons la grande partie des personnes sourdes. Nous demandons aussi l’accompagnement des médias », dit cette défenseure des droits de personnes sourdes.

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Commentaires

Erichine MBAYO
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Merci beaucoup pour nous avoir aidé à hausser notre voix. La voix des oubliés, nous espérons que cette communication atteigne le Chef