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Kinshasa : Pourquoi se méfie-t-on contrôle technique des véhicules ?

Le gouvernorat de Kinshasa a lancé depuis début avril l’opération de contrôle des documents des véhicules, essentiellement le certificat de contrôle technique et la vignette. Les agents de la Société Congolaise de Contrôle Technique (SCCT), assistés par la police de circulation routière sont déployés sur les artères de la ville pour demander des preuves aux chauffeurs. Cependant, pourquoi les chauffeurs ne se mettent-ils pas en règle ?

Par Jean-Hilaire SHOTSHA

Véhicule contrôlé, Photo Média Congo

Des tables, des pneus et autres objets font office de barrages pour le contrôle des véhicules. Les véhicules de transports en commun deviennent rares. Faute de moyen, beaucoup restent aux garages. « La majorité de chauffeurs ont peur de sortir parce que leurs véhicules ne sont pas contrôlés. Ils attendent la fin de cette opération », me fait savoir un chauffeur de taxi exploitant la ligne Bon Marché-Boulevard.

Le délabrement des routes et le coût élevé des taxes

Ils sont prêts à faire contrôler leurs véhicules, mais ils s’inquiètent premièrement du délabrement très avancé des routes qu’ils fréquentent. « Nous sortons beaucoup d’argent pour le contrôle technique mais ne gagnons rien en retour car l’état des routes tue nos véhicules. » Regrettecette fois-ci Paul, un autre chauffeur de taxi.

En plus du mauvais état de la voirie, les conducteurs des véhicules jugent exorbitant les taxes.Pour se mettre en règle, les camions doivent payer 94$, les minibus 83$, les voitures et motos 72$ aux entreprises désignées par l’Hôtel de ville de Kinshasa pour assurer ce service.

« Ils nous exigent beaucoup de taxes. 4 mois après la vignette en décembre 2017, ils nous demandent les frais de contrôle technique. Le délais est trop court », déclare un autre conducteur.

Pendant ce temps, c’est la population qui en paie les frais. Les kinois connaissent des difficultés pour se déplacer. Il n’y a, certes, plus d’embouteillages comme d’habitude, mais le transport en commun devient aussi de plus en plus rare.

Plus étonnant, je remarque que certains chauffeurs de bus de marque Mercedes 207 appelés ici « esprit de mort » à cause des multiples accidents dont ils sont responsables, détiennent les certificats de contrôle technique. Ont-ils vraiment fait certifier leurs véhicules ou ils ont simplement acheté le document ?

Nous espérons que l’argent perçu par les autorités provinciales sera investi dans la réhabilitation des routes. Si non, étant donné l’engouement et l’attention publique que retient cette unième perception massive des taxes sur le transport, pourquoi l’autorité urbaine ne rendrait-il pas publiquement compte des recettes générées à la fin de ce contrôle ?


Se faire arrêter pour devenir célèbre, le rêve des certains activistes congolais

PAR: Jean-Hilaire Shotsha

Devenir quelqu’un de célèbre est le rêve de tout le monde. Au Congo, beaucoup pense que pour devenir célèbre il faut faire la prison. D’où, être arrêté est devenu un signe d’honneur pour bien d’activistes.

Les militants de la Lucha interpellé à Kinshasa

Avez-vous déjà vu quelqu’un se prendre des selfies parce qu’il est en prison ou il  participe une marche ? Malheureusement, chez nous, l’activisme est devenu un effet mode. La célébrité a un prix, l’activisme aussi. Malheureusement, certains y laissent leurs peaux.

Ils sont souvent fous de joie d’être prisonnier en espérant qu’un jour ils deviendront Président comme Nelson Mandela, opposant comme Joseph Olengakoy qui se réclame prisonnier de tous les régimes et Premier Ministre comme Bruno Tshibala… qui, de la prison sont devenu de plus en plus célèbre.

A Kinshasa, certains activistes regrettent même de n’avoir pas été inquiété même une fois depuis qu’ils prennent part à des marches et manifestations. Les autres appellent même les éléments de la police pour les disperser ou les arrêter. Participer à une manifestation sans être inquiété est devenu anormal pour les congolais.

Chers activistes, l’arrestation est une conséquence d’une démarche déjà entamée. A mon avis, j’estime que c’est la démarche qui peut aboutir à une arrestation probable qui est plus important dans tout.

On peut ou ne pas vouloir être arrêté, mais lorsque cela arrive après une démarche noble, c’est l’essentiel. Il y a dans notre environnement des gens qui rêvent d’être arrêtés, humiliés, etc.,  pour des causes justes, en espérant devenir une célébrité.

N’oubliez pas que l’on peut être arrêté ou humilié sans devenir une célébrité. Construisez bien votre démarche vous y arriverez.


C’est pas moi, c’est les autres #Mondochallenge

Un nombre des difficultés que nous rencontrons et que nous vivons a pour origine, un problème de responsabilité. Nous avons souvent tendance à rejeter la faute sur l’autre. Cela a l’air si simple et si banal que nous ne nous en rendons pas compte. Il n’est toujours pas simple d’accepter sa culpabilité et sa vulnérabilité. Dans ce billet, je vous raconte les habitudes du secondaire, de l’université et de la vie entre copain et copine. Car, je suis parmi ceux-là qui rejettent leur faute sur les autres.

Je n’ai pas dérangé, c’est les amis

C’est pas moi, c’est les autres #Mondochallenge

La faute n’a pas de chance à ce monde injuste. Pourquoi a-t-on tant du mal à apprivoiser notre culpabilité ? Peut-être parce qu’elle est trop lourde à porter. A l’école secondaire, je fus grand dérangeur de la classe et je ne l’ai jamais accepté. Tout simplement parce que je ne voulais pas être puni seul.

En quatrième année, pendant le cours de français, je crie dans la salle. L’enseignant pose la question, «qui a crié ? », un ami me regarde et me dénonce. Je réagie, « ce n’est pas moi, c’est lui ! Professeur ». On demande à la salle, tout le monde garde silence et l’auditoire est puni. Là, je me réjouis.

Je ne mérite pas cet échec, c’est le prof qui a mal côté

C’est une réalité dans nos universités. L’échec d’un étudiant est sur le dos des professeurs. Un étudiant congolais n’échoue jamais, c’est le professeur qui côte toujours mal. Oui, il y a des professeurs qui côte mal, mais la plupart d’accusations sont fausses. On accuse les professeurs pour sauver l’ignorance. Si je dis je n’ai pas réussi, on dira que je ne suis pas intelligeant. C’est pourquoi, un bon nombre d’étudiants qui échouent, aiment culpabiliser les professeurs.

Après la délibération, je pose la question à un ami, « tu as réussi ? », « non, le professeur de tel cours m’a donné 4/20 dans », répond-t-il. Chez nous quand on a réussi on le mérite, on loue son Dieu. Mais quand on échoue, c’est la mauvaise foi du professeur, c’est les sorciers de la famille.

Ce n’est pas moi, c’est elle

Le copain n’a jamais eu tort, c’est toujours la copine qui a faute. Personnellement, j’accuse ma copine parce que je me sens coupable de tout. A mes yeux, rien n’est jamais bien, non plus assez. Apres quelques minutes de discussion, ma conscience me renvoie à un état où je dois m’excuser. C’est parce qu’il y avait des culpabilités que je l’attribuais.

Nous pouvons nous en libérer par des pleurs, des cris. La culpabilité, elle, reste-là. Sauf qu’elle est trop lourde à porter. La culpabilité nous fragilise. Tout à coup, nous sommes pris en défaut. L’image de soi est altérée. Nous avons tous une représentation idéale de nous-même.

Irréprochables, nous devons aussi le rester aux yeux des autres, le danger étant trop grand. Derrières nos justifications se cachent une grande peur, celle de perdre confiance.

Jean-Hilaire Shotsha

 

 

 


@sindika_dokolo condamné par l'(in)justice congolaise

Sindika Dokolo, homme d’affaires et collectionneur d’art congolais, gendre du président angolais et son frère Luzolo Dokolo ont été condamné à 12 mois de servitude pénale principale et au paiement de 15.000 USD pour dommages et intérêts. L'(in)justice congolaise les reproche d’avoir spolié un terrain situé à Limete, réclamé par Yvonne Kasuamina qui avait saisi l'(in)justice.

L’un des Tribunaux des opposants, siégeant en matière répressive au premier degré a rendu son verdict le 4 juillet dernier. « Les frères Dokolo ont été reconnus coupables de faux en écritures et usage de faux ayant entrainé la lésion de la succession Kasuamina, les privant de la jouissance de leurs biens à travers leur société, la Sokidet », annonce le site  Congovirtuel.com.
Selon Congovirtuel.com l’histoire remonte au mois de mai 2017. La gestionnaire statutaire de Sokidet Sarl après la mort de leur père, Yvonne Kasuamina, avait saisi la justice en vue de récupérer leurs biens immobiliers spoliés par des inconnus alors que la succession détenait tous les certificats originaux desdits biens meubles et immeubles, soit plus de six maisons à usage commercial ainsi que des terrains disséminés à travers la ville de Kinshasa.
« Aujourd’hui, l’un de ces terrains, situé sur la 12ème rue industrielle à Limete, est morcelé en plus de trente parcelles ou sont érigées des villas cossues », fait savoir le site.
Condamné, Dokolo met Kabila en garde « votre justice vous perdra »
« Je viens d’inaugurer une usine de 400 millions de dollars, Joseph Kabila me fait condamner à un an de prison pour une parcelle. Mr Kabila ! Votre justice vous perdra », a réagi Sindika Dokolo dans son compte tweeter et annonçant sa condamnation.
Selon l’homme d’affaire, l’huissier qui l’aurait convoqué n’existe pas dans la liste du tribunal.  « Sans justice, pas de développement. Continuons la mobilisation », tweete-t-il.

 paie de ses tweets

Ces derniers mois, Dokolo est apparu comme l’un des critiques les plus acharnés du régime en place en RDC, surtout sur son compte tweeter. Plusieurs de ses tweets le prouve : « Union autour de l’article 64 alinéa 1. Serment fait devant notre peuple : il n’aura ni 3ème dialogue, ni l’extension du mandat de Mr Kabila après 2017 ».
Jean-Hilaire Shotsha


#RDC : l’association des médias d’information en ligne voit le jour

L’association des médias d’information en ligne en République démocratique du Congo (#MILRDC) a officiellement lancé ses activités vendredi dernier à Kinshasa.

La coupure du ruban symbolique marquant la naissant de cette nouvelle structure de la presse congolaise a eu lieu à Sulutani Hôtel par le professeur Malembe, fondateur de la toute première école de journalisme en RDC, l’Institut supérieur des techniques de l’information (ISTI), actuel Institut Facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC).

« Je suis très fier de me rendre compte que ce sont des jeunes qui ont été formés par l’IFASIC et qui ont pu maîtriser aujourd’hui beaucoup d’éléments concernant la gestion de l’information et de la communication », fait savoir le fondateur de l’IFASIC.
Encourageant cette initiative, le recteur de l’IFASIC, Rigobert Mukeni Lapess a fait appelle au journaliste du web, à venir partager leurs connaissances avec les étudiants de cette grande école du journaliste en RDC.
Cette plateforme qui regroupe jusque là 14 sites d’information en ligne se fixe un certain nombre d’objectifs. Entre autres : viabiliser les membres qui les composent, afin de les rendre indépendants du pouvoir politique et économique. Selon son président, Patient Ligodi, responsable d’actualite.cd et Univers FM, l’objectif exogène principal est celui d’obtenir la régulation des médias en ligne, à l’instar des médias traditionnels.

Jean-Hilaire Shotsha


#MondoChallenge : Est-ce qu’un tel amour existe vraiment à Kinshasa ?

Bienvenue chez moi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Cette ville où un grand nombre de gens s’interrogent sur l’existence d’un véritable amour, d’une véritable relation amoureuse…. Un tel amour peut-il réellement exister ? Soit !  Mais à une condition : restaurer la confiance en soi-même. A Kinshasa, dire la vérité est un calvaire.

Expliquer son passé à sa nouvelle copine est une chose atroce. Vivre avec un seul copain ou une seule copine relève de l’idiotie pour bien de jeunes kinois. Peut-on partager l’amour ? Imaginable ! Peut-on sincèrement avoir plusieurs amants ? Soit ! Mais non !  La vraie relation amoureuse ne se partage pas.

Le Grand Amour ! Nous en attendons parler depuis notre enfance. C’est le thème des plus grandes tragédies classiques où demeure le Saint-Graal, objet de la quête que beaucoup de filles comme de garçons rêvent d’atteindre à l’âge adulte. L’amour, nous l’écoutons dans les taxi-bus, pendant les échanges téléphoniques. « Allô mon amour ! » Nous lisons dans nos répertoires : « Mon amour… ! Mon chéri… Mon bébé… »

Grand amour : une quête absolue à Kinshasa

« Le grand amour ! C’est s’épanouir aux côtés de quelqu’un, vivre pour la personne et être capable de tout pour elle. A Kinshasa, c’est très difficile de trouver ce grand amour. Car, les bonnes personnes sont rares », fait savoir Myriam Kianza, étudiante en l’IFASIC (Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication). Et à une autre étudiante d’ajouter : « j’ai jamais connu le grand amour. J’en rêve toujours ».

A chaque rencontre, on y croit, on l’attend et on l’espère. La recherche de l’amour idéal n’est qu’un agréable rêve qui ne peut se confronter à la loi de la réalité. Puisque le mythe du grand amour se veut absolu. On rêve d’écouter l’autre et de le comprendre en un seul regard. Plus loin encore ressentir les émotions. On veut avoir des pensées semblables. Mais où le trouver ? C’est ici que l’amour devient idéal, puisque on veut l’entretenir avec la personne avec laquelle on sera en parfaite relation : l’âme-sœur, l’élu du cœur.

Tout peut se fendre quand on pense à la diversité et aux particularités des regroupements ethniques. Nous sommes tous différents. Certes, nous pouvons avoir des points communs, des ressemblances, mais la plupart des relations à Kinshasa se nourrissent davantage des différences que des ressemblances.

Grand amour : un kinois à la recherche d’une âme sœur

« Des amours ? J’en ai trouvé plusieurs à Kinshasa. Mais Le Grand Amour, j’en suis toujours à la recherche », affirme une étudiante de l’Université de Kinshasa. Et de poursuivre : « J’ai eu plusieurs relations. Au début c’était par influence que je m’étais lancée dans cette aventure. Je voulais faire comme mes amies. Mais j’avais peur de ma famille et la religion m’empêchait toujours d’aller loin. Sans doute j’ai eu plusieurs déceptions ».

Le mythe du grand amour n’a qu’une base : il existe quelque part une personne qui nous est destinée. La notion du destin joue un  rôle majeur et vient renforcer le désir absolu. Trouver sa moitié est une chose extrêmement rare, extrêmement précieuse à Kinshasa. Les personnes qui croient dans le grand amour cherchent à créer une symbiose avec l’être aimé, jusqu’à ne former plus qu’une entité. Mais la vie à Kinshasa n’est vraiment pas compatible avec une telle fusion entre deux individus. Cette séparation contre laquelle il est difficile de lutter génère, par conséquent, une souffrance.

Ce monde parfait auquel les jeunes kinois croient n’existe quasiment pas à Kinshasa et ne peut  perdurer au-delà de l’enfance sans entraîner désillusions amoureuses.

Ce qui empêche de trouver le grand amour

Plusieurs raisons empêchent les kinois à vivre le grand amour. Entre autres: les mauvaises motivations du départ. Souvent, on cherche l’intérêt, qu’est-ce que je gagnerai en étant avec personne?. L’impatience, dès qu’on est avec la quelqu’un, on veut qu’il soit ce que l’on veut directement. Or, le grand amour on le devient, on ne l’est pas au départ.

La pauvreté est aussi l’une des raisons qui fait rare le grand amour à Kinshasa. Certaines fille aiment vivre des relations superficielles avec plusieurs garçons pour la survie.

Jean-Hilaire Shotsha


Bienvenu à la République des « paradoxes »

Nous sommes en République démocratique du Congo. Pays des glissements et des sous-réserves. Là où le paradoxe est la règle première qui caractérise le quotidien de tout un peuple. Chez moi chacun s’en sort à sa manière, change d’opinion aussi bien personnelle que commune quand il veut. Le pays où la loi n’a pas un sens commun, à chacun de la donner son sens. « Le paradoxe est une pensée, une opinion contraire à l’opinion commune », définition du petit Larousse illustré.

Aéroport international de N’djili à Kinshasa

« Je n’ai rien promis du tout »

Monsieur le président, ta réaction est trop paradoxale. Tu nous as promis les élections. Si tu as oublié, laisse-moi te rappeler. Lors de ton dernier discours sur l’Etat de la nation devant les parlementaires, tu as rappelé, une fois de plus, que l’objectif poursuivit en organisant le dialogue est, et reste, l’organisation des élections apaisées.

«  Je voudrais annoncer solennellement à notre peuple, que les élections auront bel et bien lieu. Que ceux qui  en doutent encore soient rassurés. Tout sera mis en œuvre, en effet, pour atteindre cet objectif, conformément au calendrier qui sera fixé par la CENI », n’est-elle pas une promesse ? Rappelle toi que l’accord du dialogue que tu as initié avec objectif d’organiser les élections prévoit ces dernières en décembre 2017. Et grâce à cet accord que le peuple te considère comme « président ».

La CENI enrôle des mineurs

Du paradoxe aux paradoxes. Promis pour la fin de l’année 2017, la commission électorale montre déjà les signaux que les élections plus lieu cette année. Si je mens, pourquoi alors elle enrôle les mineurs âgés de plus au moins 16 ans ? Alors que, a le droit de voter, les majeurs ayant 18 ans. Monsieur Nanga, laisse de nous tromper, en posant cet acte nous comprenons déjà que vous êtes de l’autre camp. Tu joues au jeu de la majorité, sois sage car tu porte le regard de tout un peuple.

Pas d’ingérence internationale

C’est contradictoire, quand la France, la Belgique, les Etats-Unis et l’Allemagne pour ne citer qu’eux contribuent au financement des élections de 2006 voire de 2011, il n’y a pas d’ingérence internationale. Et quand ils sanctionnent ça crie à l’ingérence étrangère. Mais quand la Tanzanie condamne ces sanctions, ça se la pète dans les médias nationaux comme le constate mon confrère Will Cleas Nlemvo.

Je me limite à ce niveau, je sais vous aussi vous avez vos paradoxes. A vous de les ajouter.


Kinshasa: le mauvais état des routes menace d’enclaver plusieurs quartiers

Plusieurs artères routières de la ville Kinshasa sont impraticables à certains endroits. C’est notamment le cas des avenues Bokassa, colonel Ebeya, Tabu Ley, Commerce et Kasaï et Université.

L’impraticabilité de ces routes menace d’enclaver Kinshasa.
L’avenue colonel Ebeya jusqu’à son croisement avec l’avenue des Huileries est parsemée des nids des poules et des trous béants.

Av. Université, Arrêt Mopulu

Sur les avenues Tabu Ley (ancien Tombalbay), Commerce et Kasaï, avenue de l’université au niveau des arrêts petit pond et Mopulu lacs artificiels se sont formés, obligeant parfois les passants à se faire transporter sur le dos de certains jeunes qui monnaient ce service à 200FC.

L’avenue Bokassa peut être la plus délabrée de toutes les avenues situées aux abords du marché central. Le tronçon de cette avenue, situé entre les avenues Kabambare et Commerce est complètement délabré et donc impraticable pour les engins roulants.

Au croisement des avenues Kabambare et Bas-Congo dans la commune de Barumbu, eaux stagnantes, boue, odeur nauséabonde, déchets,…y sont devenus monnaie courante. Une situation qui hante la population de ce coin.

Les habitants redoutent l’enclavement des quartiers environnant ces avenues appellent le gouvernement provincial de Kinshasa à s’impliquer pour la réhabilitation de toutes les routes visiblement délabrée.

Jean-Hilaire Shotsha


1er mai 2012-1er mai2 017: la Lucha célèbre ses 5 ans de lutte

Ce 1er mai 2017 marque le cinquième anniversaire de la première action du mouvement citoyen « Lutte pour le Changement » (LUCHA). C’était un certain 1er mai 2012, dans la petite ville-martyre de Goma, dans l’Est de la RDC, et l’action était sociale: dénoncer le manque de perspectives et d’emploi pour les jeunes, notamment diplômés des universités, et tout un « système » politique et économique qui étouffe les congolais depuis trop longtemps.

Sans nom (au départ), sans « chefs », sans documents administratifs, et sans recours aux financements sur le modèle des ASBL et ONGs, la Lucha a défié tous les principes et toutes les pratiques quant à l’organisation et au fonctionnement des structures sociales et politiques en RDC et au-delà.

En effet, il y a 5 ans, des « jeunes indignés Congolais » ont commencé à descendre dans les rues pour faire entendre leurs revendication sociales; à faire le porte-à-porte et distribuer des tracts pour sensibiliser les congolais sur leurs droits et devoirs entant que citoyens; à dénoncer tout haut ce dont tout le monde se lamentait tout bas, par lâcheté ou par résignation: la corruption, l’incompétence, l’égoïsme, le clientélisme, le népotisme, les injustices sociales…

À l’époque, les observateurs bien-pensants étaient un animes pour dire qu’un mouvement avec un leadership horizontal comme la Lucha, se revendiquant de surcroît non-violent et non partisan, dans un environnement congolais violent, répressif et extrêmement polarisé, n’avait aucune chance de marcher, et surtout de perdurer. Pour certains, la Lucha était qu’un groupe d’anarchistes idéalistes sans avenir; pour d’autres des « jeunes manipulés » par toutes sortes de »forces obscures ».

« Pour être honnêtes, le parcours de la Lucha ces cinq dernières années n’a pas du tout été aisé », reconnaisse-t-elle dans un communiqué publié ce lundi 1er mai. Et de poursuivre : « le choix que nous avons fait-et que nous assumons encore d’être un mouvement antisystème à tous égards (y compris dans notre façon de nous organiser et de fonctionner) n’était pas évident. Ce système qui préfère la forme au contenu; le protocole à l’efficacité; les personnes et les identités des personnes à leurs idées et  leurs compétences; les déclarations aux actions; etc. Ce système qui conditionne les congolais à accepter les injustices les plus indescriptibles sans se révolter, ou encore à croire que la violence est  le moyen le plus efficace qui soit pour faire entendre ses revendications et gagner le respect ».

Le 24 juin 2012, moins de deux mois après la première manifestation de la Lucha, les premières arrestations ont lieu. Sept militants dont une fille passent une semaine dans le cachot de l’ANR à Goma, pour  avoir distribué des tracts dénonçant une « indépendance de façade « célébrée chaque 30juin, et appelant les Congolais à se lever pour réaliser la vraie indépendance, qui ne peut s’accommoder des injustices et des humiliations qu’il subisse.

Entre 2013 et 2014, l’une des premières campagnes que la lucha a menée pour exiger l’accès à l’eau potable à Goma (Goma Veut de L’Eau), avec un certain succès, elle avait valu la répression. C’est en  janvier 2013 que lucha ,qui n’était jusqu’alors qu’un slogan qu’elle scandait dans leurs actions en référence au mot espagnol  »Lucha » qui signifie Lutte, tout simplement, est devenu le nom officiel du mouvement, avec un nouveau sens: la Lutte (LU)pour le Changement (CHA).

« 2015, année de l’expansion de notre mouvement, a vu plusieurs de nos camarades être arrêtés à Goma et à Kinshasa principalement. À l’époque, nous nous évoquions de plus en plus la nécessité de changements au niveau politique et nous nous intéressions à la question des élections censées se tenir en 2016. Nos détracteurs y voyaient déjà la fin, alors que pour nous c’était une opportunité d’affermissement. A ce jour, le mouvement est implanté dans plus de 18 villes à travers le pays (Kinshasa, Bukavu, Lubumbashi, Kolwezi, Goma, Butembo, Beni, Bunia, Kananga, Mbujimayi, Kisangani, Uvira, Idjwi, Sake, Kalehe, Kasindi, Kisangani, Fizi,…). Il compte trois sections actives dans la diaspora congolaise: Europe de l’Ouest, Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada et Caraïbes) et Afrique australe, et son expansion se poursuit », rendeigne-t-elle.

L’année 2016 a été consacrée presque entièrement à la lutte pour l’alternance, avec la campagne « Bye Bye Kabila.

« Nous avons payé le prix le plus fort (plus de 100 arrestations enregistrées au cours de cette année) dans cette mobilisation. C’est en partie grâce à cela que le monde a été alerté sur les intentions du Président Kabila et de sa majorité de se maintenir frauduleusement au pouvoir en refusant d’organiser les élections, en violation de la constitution. », indique la lucha.

Mais tout en étant fiers de leur parcours durant ces cinq années, loin de nous ce pendant toute velléité triomphaliste. La Lucha garde en conscience le fait que leur travail n’a fait que commencer et compte sur l’engagement de toute la jeunesse de la RDC et de la diaspora pour y arriver.

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#RDC: la République d’interpellation

En République démocratique du Congo, les services de sécurité, incapable de sécuriser les frontières nationales, sont devenus spécialistes en interpellation et arrestation des jeunes qui militent pour la démocratie. Personne ne peut réclamer son droit. Si tu ose, on envoi les éléments de la police, voire des militaires pour te prendre. Tout ça pour la protection du Rais, l’homme qui cherche à défier le peuple congolais.

Les militants de la lucha arrêtés le 27 avril à Kinshasa

Lors d’une marche pacifique contre l’insalubrité à Kinshasa, dans la matinée du jeudi 27 avril, une dizaine de militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont été interpellés par la police, puis livrés à la justice et relâchés dans la soirée.

Une interpellation opérée pendant qu’ils étaient en pleine manifestation dans le centre-ville de Kinshasa vers le croisement des avenues Bokasa-Kabinda, lieu de départ de leur marche pacifique contre l’insalubrité qui reine dans la capitale de la République démocratique du Congo. Aussitôt arrêtés, ils ont été conduits dans le cachot de la police au camp Lufungola sur huileries, avant d’être libérés.

La Lucha a publié un communiqué dans lequel, elle a informé les autorités de Kinshasa de la tenue de cette manifestation pacifique. Les militants de ce mouvement citoyen, indiquent commis aucune infraction. Selon eux, S’il y a des personnes que la justice devrait poursuivre, ce sont ses policiers qui violent la liberté d’expression et de manifestation pacifique consacrée par la constitution.

C’est ne pas la première fois. Dernièrement, lors d’une manifestation à Goma dans la matinée du mercredi 19 avril, 17 militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement ont été interpellés par la police, puis livrés à la justice. Aussitôt arrêtés, ils ont été conduits dans le cachot de la police des Polices (PP), avant d’être transférés au tribunal de grande instance de Goma.

Jean-Hilaire Shotsha